EN BREF

LE POINT G EST-IL UN MYTHE ?
UN EFFET D’AUTO-SUGGESTION ?

 

 Pour résumer les travaux scientifiques sérieux - ce qui exclut d’emblée l’étude mal construite de Tim Spector sur les jumelles - les plus récents, commençons par le Français Pierre Foldes (chirurgien au Centre Hospitalier de Saint-Germain-en-Laye et spécialiste mondial de la réparation des clitoris excisés). Il vient de publier, avec Odile Buisson, dans la principale revue internationale de sexologie une étude d’ultrasonographie dynamique montrant les relations étroites entre le clitoris, la racine du clitoris et la paroi vaginale antérieure.

Les deux auteurs émettent l’hypothèse que la sensibilité particulière de la partie basse de la paroi vaginale antérieure pourrait être expliquée par la pression et les mouvements du clitoris lors de la pénétration vaginale et les contractions périnéales qui s’ensuivent. (The Journal of Sexual Medicine, 2009 May). Ils ont également présenté un poster sur le sujet lors du Congrès européen de sexologie (ESSM) à Lyon, il y a quelques semaines.

La même année, une équipe coréenne effectuait des microdissections de la paroi vaginale de 7 femmes «fraîchement» décédées pour en étudier l’innervation grâce à des procédés d’immuno-histochimie. Après avoir divisé la paroi en 5 segments en partant du clitoris, les chercheurs mettaient en évidence une plus forte concentration de fibres nerveuses dans le deuxième cinquième. «Nous pensons que cette partie de la paroi vaginale antérieure peut être appelée Point G» concluaient Song et ses collègues (J of Sex and Marital Therapy, 2009).

Quelques mois plus tôt, c’est une équipe italienne qui montrait (toujours grâce à l’échographie de femmes volontaires) une corrélation directe entre l’épaisseur de tous les segments urétrovaginaux en particulier le plus distal (c’est à dire à proximité de l’orifice du méat urinaire) et la présence d’orgasmes vaginaux. Gravina et ses collègues de l’université de l’Aquila concluaient: «La mesure de l’épaisseur de la paroi vaginale antérieure par échographie est un moyen simple d’explorer la variabilité anatomique du complexe clitoris-urêtre vaginal». (J of Sexual Medecine, 2008).

Les travaux les plus récents penchent donc en faveur d’une zone sensible (qu’il faudrait peut être appeler point C plutôt que point G, tant elle semble liée aux structures profondes du clitoris) située dans la région effectivement décrite par Gräfenberg.
Le fait que le massage vigoureux de cette zone puisse déclencher l’émission de liquide tient cependant plus aux glandes péri-urétrales et para-urétrales qu’au complexe clitoridien.

 

(Anatomie et physiologie de l’appareil sexuel de la femme, Brigitte Mauroy et François Giuliano, Progrès en Urologie 1999).

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