« L’amour, c’est comme retrouver un parent perdu, son
regard traverse la mort, et, avec lui, surgissent des foules de détails
précis, formes, sons, couleurs, odeurs. Une femme vraiment aimée est
brusquement la même qu’une autre, très différente, et qu’on n’oubliera
jamais.
Mais cette matinée aussi est la même qu’il y a vingt ou trente ans, ce
rayon de soleil est le même, ce passage de bateaux le même, ces mouettes
les mêmes.
L’autre, contrairement à la vieille rengaine romantique, est le même
quand même. Toute séparation se dissout dans le soir puissant.
Les amoureux sont seuls au monde parce que le monde est fait pour eux et
par eux.
L’amour est cellulaire dans les tourbillons du hasard, et ces deux-là
avaient une chance sur quelques milliards de se rencontrer à la même
époque.
Entre le français et l’italien, il y a une longue et bizarre histoire.
Elle ne demande, avec Stendhal, qu’à s’approfondir ».
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