Sans confiance entre les individus, c’est toute notre
société qui s’écroule. La peur, la déraison, la faillite, la guerre, la
paranoïa menacent.
Pourtant : la judiciarisation des rapports contractuels, le désir de
contrôle, la difficulté d’accepter notre part humaine de fragilité, sans
laquelle la confiance n’existe pas, engendrent une société ou de la
défiance.
L’essai magistral de Michela Marzano offre une double perspective
historique et philosophique : de la banqueroute de Law (1720) à la crise
du prêt interbancaire (2007/2008), de l’égoïsme libéral au doute
systématique des théories du complot, du don de soi dans l’amour, de la
confiance dans la relation médicale, à la multiplication des conflits
juridiques dans la sphère privée (sait-on que 70 % des contentieux au
TGI sont familiaux ?), de la crainte de tout perdre à l’éloge de la
dépendance, Michela Marzano construit et déconstruit notre rapport à la
confiance. Le pilier de notre civilisation.
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