Garçons cogneurs et violeurs, filles démunies et outragées sont les deux images fortes par
lesquelles les discours sur les «violences urbaines» dessinent le masculin et le féminin
quant l’un et l’une se croisent dans la ville. Pourtant, l’observation dément ce stéréotype. Au quotidien, des garçons sont accusés de manquer de virilité et subissent des sévices corporels, des filles ont appris à se battre et prennent l’initiative d’agressions. Comment des figures aussi opposées et inégalitaires peuvent-elles toujours symboliser les relations de sexe dans les espaces du hasard et de la rencontre inopinés ? Associer des victimes au féminin et la puissance destructrice au masculin revient à maintenir les unes sous la protection, et donc dans la soumission, de ceux qui ont la force physique et le savoir-faire pour les défendre, pour les dominer. |