La jouissance est cet instant entre l’érotisme, le plaisir et le retour à la tendresse. Vécu différemment par l’homme et par la femme, l’orgasme (point culminant du plaisir sexuel) ne se donne pas comme une évidence mais constitue autant l’enjeu de l’amour que son propos premier.
D’où la complexité de la sexualité humaine, mais aussi les revendications diverses, les angoisses de la performance, la frustration face à une volupté fuyante. La volonté de cet essai, à la fois
nourri de philosophie et d’une grande expérience clinique, est de montrer que la sexualité se structure comme une langue maternelle. En effet, ce qui lie si étroitement le langage et la jouissance est d’ordre pédagogique puisque tous deux s’exercent à partir de prédispositions à s’instruire, que les défaillances de l’intelligence et les tabous peuvent anéantir.
L’érotisme naîtra de ce rapport équivoque et parfois conflictuel entre jouir et aimer, même s’il métamorphose les corps et les embellit. Dans ce dispositif à risques, le sentiment amoureux joue un rôle de sauvegarde charnelle et intervient comme antidote de la laideur que les peaux sans magie peuvent exhiber. L’art de jouir est donc une mise en scène de l’instinct, une initiation, un art d’aimer. L’
"envoûtement obsédant de la sexualité" se fera finalement partenaire du bonheur..
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