Cet ouvrage, issu d’une rencontre universitaire (3e colloque international de la recherche féministe
francophone, 2002), est le premier, en France, ayant pour objectif de rendre compte de l’interdépendance historique
des mouvements lesbiens et des mouvements féministes à partir du point de vue de différents courants du
lesbianisme. Renouant avec ce qui a constitué la base des
mouvements des années 1970, époque où le va-et-vient était
permanent entre la production militante et la production théorique, il réunit des textes de militantes et des
textes de chercheures-militantes. Il montre que l’histoire de la pensée lesbienne et féministe, des années 1970 à nos
jours, est marquée par des alliances, des tensions et des
ruptures qui ont des répercussions tant du côté des études universitaires que du côté des pratiques militantes. Il
montre aussi que le contenu politique du lesbianisme, dans sa mise en cause de l’ordre établi, est constamment
occulté, en particulier celui du lesbianisme radical, c’est-à-dire matérialiste, au sens philosophique et
politique.
Ce dernier, issu du féminisme radical et formalisé notamment par Monique Wittig, qui considère
l’hétérosexualité comme le système politique de l’appropriation des femmes, est le plus souvent ignoré,
présenté de façon caricaturale, ou détourné de la perspective matérialiste comme dans la tendance queer.
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